L’innovation par le mindset

Hello !

Bienvenue sur la toute première partie de notre Guide Marketing pour les startups !

 

D’où vient une bonne idée de startup ?

“L'idée géniale que personne n'a eu avant, cela n'existe pas. C'est une fable, des conneries de marketing. Lorsque Facebook s'est lancé, cinquante autres mecs faisaient la même chose. La réalité, c'est que les idées novatrices germent en même temps à plusieurs endroits, car elles sont le fruit des évolutions technologiques et sociétales de leur époque. Pourquoi Facebook a-t-il gagné, et pas les autres ? Parce que Mark Zuckerberg avait une vision et savait gérer son entreprise. Le succès d'une startup dépend moins de la qualité et de l'originalité du produit que de celles des personnes qui la portent. C'est toujours une question d'hommes.”

- Marc Fournier - cofondateur, Serena Capital

Atelier Numérique Google sur le marketing de l'innovation

En deux ans d’interventions auprès des Ateliers Numériques de Google, dans les universités, écoles de commerce, hackathons et incubateurs, nous rencontrons toujours des personnes qui ont peur de parler de leur idée pour diverses raisons.

Soyons clairs, vous ne devez pas avoir peur de parler de votre idée, et ça va être essentiel pour la suite de votre lecture.

Généralement, on rencontre ce genre de discours:

“On va me piquer mon idée”

Non, les entrepreneurs ont déjà 5 idées par jour. Si vous n’avez jamais monté d’entreprise, votre idée n’est certainement pas géniale (et ce n’est pas grave, on va le voir après).

“Mon projet repose sur des secrets, je ne veux pas qu’on me copie”

Il faut se poser des questions sur les barrières à l’entrée. Si un simple secret dévoilé met en péril votre projet, la pérennité de la startup ne sera pas prometteuse.

“Quelqu’un de riche peut faire l’entreprise à ma place”

Non, si l’on arrive à convaincre “quelqu’un de riche” avec une idée, il va investir dans votre startup. C’est ce qu’on appelle une levée de fond.

Une idée va forcément évoluer. L’entêtement est certainement l’un des facteurs majeurs d’échec au lancement d’un nouveau projet. Pour faire évoluer votre idée, vous allez devoir en parler autour de vous et la confronter au marché.

Une idée est une bonne idée quand on a trouvé son product-market fit. C’est à dire lorsqu’on a confirmé la demande de façon opérationnelle, que l’on a des clients qui payent et qui sont satisfaits.

La question n’est donc pas “Comment est-ce que je transforme mon idée en startup ?”, mais plutôt “Est-ce que je transforme cette idée en startup ?”.

La citation ci-dessous donne un élément de réponse:

“Si je devais recommencer ma vie, je ferais les mêmes erreurs… mais je les ferais plus tôt” - Groucho MarxSouvent.

La pire erreur que l’on peut faire, c’est de ne pas faire d’erreur. L’échec nous permet d’apprendre, de nous améliorer au quotidien. Personne ne progresse sans jamais se tromper.

Pour passer massivement à l’action, lancer son projet, et devenir entrepreneur, il faut changer notre approche de l’échec et s’approprier une nouvelle culture. C’est la culture du test.

 

Qu’est-ce que la culture du test ?

Revenons au commencement: la peur.

Nous sommes perfectionnistes, car nous avons peur de l’échec.

En tant qu’être humain, nous avons peur de nombreuses choses, notamment du regard des autres. On a peur d’être moqués, nous avons une peur bleue de l’échec. Mais est-ce vraiment une peur de l’échec ? Non, pas tout à fait, c’est plutôt une peur des autres, du jugement. Que va penser l’écosystème ? Que va penser ma cible ? Que va penser ma mère ? Que va penser mon meilleur ami ?

Alors on hésite, on hésite à se lancer dans sa propre aventure, on hésite à saisir des opportunités, et on finit pas ne jamais lancer son projet. Parce qu’on aimerait être parfait. On souhaiterait que tout fonctionne, de donner l’impression de tout maîtriser et de tout réussir. C’est pour cela qu’on est persuadé d’avoir la bonne idée.Le problème, c’est que sans tester, difficile de mettre un pied dans l’entrepreneuriat.

Jetons un oeil à des entrepreneurs et des inventeurs célèbres:

Thomas Edison

“Je n’ai pas vécu 1000 échecs avant de réussir à créer l’ampoule électrique, mais j’ai réussi à trouver 1000 façons de ne pas faire une ampoule.”

Steve Jobs

Steve Jobs a été viré de sa propre boîte avant d’y revenir.

Bills Gates

Bill Gate a créé une entreprise avant Microsoft, qui a fait faillite, cela a été un gros échec pour lui.

Walt Disney

Walt Disney, avant de monter l’entreprise que l’on connaît tous, a été viré de son job pour “manque d’imagination et d’idée”.

L’échec est le dénominateur commun de toutes les personnes qui passent à l’action, qui testent des choses.

Vous pouvez développer votre propre culture du test, devenir acteurs de vos projets en passant à l’action. C’est un déclic, et une méthodologie peut vous aider à l’obtenir: il s’agit du Lean Startup.Le Lean Startup, c’est une méthodologie qui permet de relativiser l’échec. Pour mieux comprendre, on va prendre la notion d’erreur, et la bidouiller en l’appelant “itération”. Une itération, c’est une étape. Les itérations sont répétées de façon successive.

La méthode Lean Startup repose sur un modèle assez proche de l’expérimentation scientifique.

Le Lean Startup en une image

Une méthode itérative fonctionne en trois étapes:

  • une phase d’action: effectuer un test
  • une phase d’apprentissage: analyser les raisons de l’échec
  • une phase de pivot: on va remplacer ce qui n’a pas fonctionné, modifier son projet

Et l’on recommence le processus. Cette méthodologie est basée sur l’action. Il s’agit de tester rapidement son offre, la confronter au marché, et mesurer régulièrement les progrès pour obtenir des retours en un cycle très court. Plus le cycle est court, plus vous allez réaliser des itérations. Plus vous allez réaliser des itérations, plus votre projet va progresser et gagner en maturité.

En somme, plus vous échouez, plus vous avancez. Et plus vite vous échouez, mieux c’est.

Attention, vous devez toujours essayer d’apprendre de vos erreurs et tenter de comprendre les raisons de l’échec, sans quoi vous allez pédaler dans la semoule et ne jamais avancer. Trouvez le juste milieu entre, l’inaction et faire la girouette.

Concrètement, vous pouvez appliquer ces principes en suivant cet exemple:

  1. Création d’un prototype de votre produit, et tests sur votre cible.
  2. Récupération des données auprès de votre cible : Le public est-il satisfait de votre solution ? Est-il prêt à payer pour ce produit ?
  3. Si la réponse est “non”, il est temps d’effectuer un pivot et de réaliser un prototype un peu différent (donc de modifier l’idée).
  4. Une fois l’idée modifiée on retourne à la première étape.


C’est simple, si personne n’est prêt à payer pour ce produit, votre projet n’est pas économiquement viable. L’entêtement serait alors le défaut le plus dangereux pour votre startup. Pour démarrer aujourd’hui, vous pouvez vous concentrer sur trois variables indispensables:

  • la cible
  • son problème
  • votre solution


Élaborez des hypothèses pour chaque point.

  • Qui pourrait bien être ma cible ?
  • Quel est le problème que cette cible rencontre ?
  • Quelle est la solution que j’apporte pour l’aider ?

Lorsque vous soumettez votre prototype à votre cible, remettez en question chacune de vos hypothèses et réajustez selon les retours des utilisateurs.

Les projets parfaits sortis de nulle part n’existent pas. Il s’agit de tester rapidement son offre, la confronter au marché, et mesurer régulièrement les progrès pour obtenir des retours en un cycle très court.

De cette façon, vous pouvez effectuer de nombreux cycles, et concentrer l’effort marketing seulement si le produit obtient déjà de bons résultats.

Le Lean Startup évite de développer un produit parfaitement inutile, dont personne ne veut.

N’attendez pas d’avoir la meilleure idée du monde. Ce n’est pas vous qui trouverez l’idée (qui sortirait magiquement de nulle part). C’est en travaillant quotidiennement sur votre produit, en consacrant du temps avec vos premiers clients, et en testant de nombreuses fois que vous développerez un bon projet.

Eric Ries, le Lean Startup

“If you cannot fail, you cannot learn”

- Eric Ries

Cette introduction est là pour vous apporter du contexte: la lecture de ce guide ne va pas faire de vous un génie du marketing et ne va pas propulser votre projet si l’idée n’est pas bonne. Vous devriez donner un maximum d’effort dans la confrontation de votre solution au marché.

C’est lorsque vous sentez que:

  • vous comprenez mieux qui est votre cible
  • vous avez identifié des problèmes ou un besoin
  • votre prototype aide votre cible et répond à un besoin


C’est probablement le moment de se pencher sur le marketing, comprendre le marché, plonger plus en profondeur dans la stratégie.

Ce qui fera un bon marketing, c’est avant tout votre projet en lui-même.

Mais en réalité, qu'est-ce que c'est le marketing ? C'est quoi son rôle ? (suite au prochain article)


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